20 avril 1233: La procédure inquisitoriale au Moyen Âge

L'orthodoxie aux prises avec les hérésies

Le terme d'inquisition venant du latin inquisitum (s'enquérir), que cherchaient donc les inquisiteurs ?

Contrairement à certaines affirmations, leur but n'était pas de tuer en masse les déviants, mais de les ramener, par la confession de leurs péchés et l'abjuration, à ce qu'ils estimaient la vraie foi.

Dans cette perspective, ils veulent surtout déceler et démanteler les réseaux de l'hérésie et, pour cela, ils ont besoin des renseignements que doit leur donner l'accusé.

La culpabilité de ce dernier importe moins que le recoupement des informations: il n'est qu'un maillon d'une chaîne dont ils veulent saisir l'ensemble, et seuls seront exécutés ceux qui refuseront la réconciliation.

Pour atteindre cet objectif, les inquisiteurs disposent de pouvoirs spéciaux, y compris celui d'exhumer des cadavres de personnes soupçonnées d'avoir été hérétiques; ils peuvent même transgresser le droit commun, chose dont ils sont responsables uniquement devant le pape. Progressivement, ils disposent d'un personnel spécialisé, avec lequel ils mènent une procédure élaborée reposant sur deux principes: la délation et le secret.

Arrivant dans une ville où la présence de l'hérésie a été dénoncée, l'inquisiteur fait savoir que toute personne se reconnaissant coupable doit confesser ses erreurs dans un certain délai, ce qui lui garantit l'indulgence.

Par contre, tous ceux qui ont connaissance d'un délit commis par un tiers doivent le signaler, et les délations sont encouragées par l'assurance du secret donnée aux témoins.

Après cette «mise en condition», il entame, comme nous le verrons, une démarche très logique, comportant successivement enquête, procès et sentence.

Albarel (L.) s.d., « Les Inquisiteurs », Privat, 2000.

Claude Marquié